Growing old

Alors que dans cinq minutes en France je passe la ligne ténue des 27 ans, je profite d’un autre moment de calme pour écrire quelques lignes avant l’arrivée en fanfare (et avec valises) d’un ami de Genève.
Tout mon malheur vient apparemment que je ne sais pas rester en repos dans une chambre, et les quatre livres lus, deux films ingurgités et nombreuses lettres écrites ces dernières 48h ne me consolent pas de ma paralysie. Pour la première fois de ma vie : les affres de la page blanche. Pourtant écrire est ce que je préfère faire, et mes convertis sont depuis 5 ans des personnages centraux de ma vie. Ecrire sur les convertis devrait donc être un feu d’artifice plus solaire que scolaire. J’ai cependant énormément de mal à m’y mettre. J’ai donc des envies de femme enceinte et qui n’arrive pas à accoucher : écouter le Winterreise de Schubert, vider les pots de Hareng, prendre de longs bais brûlants, rester nue toute la journée, voyager, et fumer cigarette sur cigarette en lisant de bons romans. Mais la plus grande tentation serait de rentrer directement à Paris pour fêter mon grand âge avec ceux qui m’aiment. Jamais depuis huit mois ils ne m’ont autant manqué. Je lève donc mon coca light à Paris et ses jolis pavés, où les tentations sont encadrées par mes devoirs filiaux et amicaux, et où je ne me sens pas nulle d’avoir une culture si française. Où les discussions s’éternisent avec alcool et Barenboim, et où coucher n’est pas vraiment jouer. Lehaim, aussi desordonnée et désorientée soit-elle, cette vie entre deux continents.

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Un commentaire pour “Growing old”

  1. Christophe Borhen dit :

    Yaël, au hasard de mes pérégrinations sur la vaste Toile, je viens de découvrir vos pages – heureuse et miraculeuse découverte ! -, et le jour de votre anniversaire qui plus est ! Allez, tous mes voeux de bonheur !

    Beaucoup de pépites ici : Paris, Sollers, Bartoli…

    Aussi me suis-je permis de ” lier ” votre blog au mien.

    Revenir ici…

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