Mes pas dans la neige suivent tes pas, Mon Dieu que n’ai-je?

Oui. Keren Ann, parfaitement, pour clôturer ce joyeux week-end de retour chez moi. Central Park est blanc un peu mimi-cracra et les adultes perdent des décennies en se jetant de la neige au visage. Mes jours sont studieux même s’ils commencent tard pour rattraper mes nuits houleuses.

Hier, première vraie scène italienne de ma vie, au milieu de Broadway. Des cris, des grands gestes, des mots d’une violence inattendue, incongrue, mortifiante.  Il manquait juste le linge suspendu aux fenêtres mais il fait trop froid. Je suis passée par le calme décidé, la colère, la rage, le désir, et la tendre empathie. Saisie par la souffrance qui irriguait cette réaction démesurée, je suis cependant restée spectatrice d’une pièce de théâtre:  paralysée par la parodie de ce qui est mort dans l’oeuf. “Always one foot on the ground”, je deviendrais presque froide, détachée, et même pire indifférente. Bref tout ce qui me fait peur.  J’ai aussi pour la première fois depuis des mois rencontré un ressentiment contre tout ce que je suis, socialement et de caractère. L’erreur est trop grande pour ne pas être intéressante.

Sur une note plus légère, après avoir retrouvé ma gym de chelsea, vendredi, je suis enfin allée voir de aronowsky sur le lutteur avec mickey rourke et n’ai pas été déçue avant de faire une tournée des boîtes gay de la ville : 12/20 au Chelsea Hotel, et un bon 15/20 pour le bar-boîte sympathique de Hellskitchen, Vlada.

Samedi, concert de Jazz au Cachaça avec un ami de Paris, et choc du retour vers le futur à une soirée de doctorants en littérature. Comme lors de mes 19 ans, ils sont déguisés et jouent les potaches au bal de prom en buvant des bières, un vin absolument impossible et truffent leurs pas de danse de références à des théoriciens. Suis-je fatiguée, rabat-joie,  ou ai-je passé l’âge?

Eve est de retour en ville et nous avons fêté ça comme il se doit (et avec beaucoup trop de BON vin)  chez Pastis, précédé du bar à vin cosi “the Turk and the frog”, et suivi de wagon de train art déco type orient express : “Employees only”.

Ces trois endroits chacun dans leur genre sont résolument ce que les new-Yorkais appellent des “scenes” du west-village, traduisez, “où ça se passe”. Je fonds quand, enthousiaste de Lisbonne et de ses belles personnes, mon cher ami Danny chuinte les S pour me dire que “We’ll take over the portuguezchhhee cheeeene in New-York”.

Il est temps d’aller me coucher après avoir bu jusqu’à la lie la prose violacée et qui se veut limite de Chloé Delaume.

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