C’est vous
En noir et blanc
Carence panthère
Le téléphone a sonné :
Cran de cruauté supplémentaire.
Le passé velléitaire gratte
Le cheveu glosé
La lettre matraque
Et la peau sédentaire
D’un amour raté,
Faute d’adultère.
Egaré dans le vestiaire,
Le silence a un goût de sang.
A trois quart enfumé
Fabricant un baume amer
Le banc grince et puis s’étend
Où s’asseyaient fiancé et grand-père
Et tous ceux qui m’ont laissé
Un goût de fer, d’âge mûr et de marron.
Vieux retour d’inventaire,
Tonsure des plaies de nos vingt ans.
J’ai tout donné :
Des rubis jeunes à des pigeons
Mon corps à de vieux cons
Et des perles enfuies en mer.
L’élastique a cassé
Au point où l’ange perd la raison.
Soudain, c’était hier
Sa voix étrangement près,
– D’un pays dont nous louons
Autant la neige que la poussière-
J’ai retrouvé
Les solitudes enrubannées
Les futurs encore frères
Et le bal cadencé d’un souhait :
Rester les mêmes impairs,
Deux exaltés au printemps.
Neutralité glacée
Des croix et des manières
Pour cacher l’important :
Sans désir, ni hâte, ni vers,
Nous nous manquons terriblement.
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