Retour au bercail

72 heures sans dormir, joli record accompli ce week-end et qui m’a coûté une chute ridiculement tragique sur les marches de l’église où se mariait ma meilleure amie. La fatigue, la pluie, les talons sous des jambes tremblantes de froid, le riz et les pétales de rose aidant, j’ai bien dévalé l’escalier, cogné mes deux genoux, saigné comme une enfant qui tombe de vélo et continué à courir après avoir enlevé mes bats déchirés, jambes nues et meurtries dans les rues de mon Paris.

Le retour est toujours une experience d’inquiétante étrangeté : le chemin familier de l’école sur le pont d’Iena, mais avec les étoiles de la présidence française de l’Europe en collier au ciu de la Tour Eiffel. L’odéon cliqnuant d’affiches de cinéma, mais vide un dimanche soir, ou encore le trajet mille fois répété de  chez moi au Tourville, à l’école militaire, en passant par le Franprix, mais mes pas mesurés à l’aune de la distance 103e st/ Broadway jusqu’à 106 et West-end. Et les hommes parisiens, quand même, parlent plus à mon imagination  que les new-yorkais : nostalgie du proche.

Le mariage jeudi était si beau, si raffiné et élégant que je me suis sentie lavée des vulgarités de Miami. Beaucoup de têtes blondes à l’église orthodoxe de la rue georges bizet, et des couple jeunes, grands, beaux et tous nobles. Des litres de sang bleu dans de parfaites veines parisiennes. Le dîner a eu lieu dans un charmant hôtel particulier de la rue Jacob. Pas plus d’une soixantaine de convives. Discours parfaits des pères, celui du marié émaillant ses mots de ceux de Mauriac, Bernanos et des évangiles. Décoration de Noël épurée en blanc et argent, chaque assiette peinte à la main par la mère de la mariée. Cordy est ma plus vieille amie, je la connais depuis que j’ai un an. J’ai raté son premier mariage qui avait lieu à l’île moustique, un mois avant mon bac. Mais ai tenté de me rattraper huit ans plus tard. Son mari a l’air d’un homme fort, posé. J’ai beaucoup échangé avec certains de ses amis. Musique live, mais pas trop, histoire de laisser le temps et le son aux discussions. Foie gras bien sûr avec du château Yquem, un régal. Un peu de danse, beaucoup de bon champagne. La plus belle fête que j’ai vue depuis trois ou quatre ans, et j’étais très émue. J’ai aussi retrouvé des amies de primaire, folles, impeccablement mises, et fortes en gueule. Agréable. Et fait une très jolie rencontre.

Du coup, pas de sommeil dans la nuit de samedi et arrivée toujours en robe de soirée à mon brunch dimanche avec mes deux meilleurs amis et une proches. Ils sont tous enseignants d’Histoire et ça m’a fait beaucoup de bien de retrouver les rumeurs des couloirs d’école, la foi dans l’éducation, l’engagement et aussi les courses de Noël, les angoisses sur l’avancée de la thèse, et les projets de bourses diverses.

L’après-midi, juste de temps de prendre un bain et un ami compositeur m’ a apporté une vidéo musique classique pour en3mots. Et fait écouter sa BO pour un grand film français dont le tournage est prévu pour mai-juin. Totalité de ce CD, qui brassait aussi bien des thèmes romantiques rachmaninoviens que des chansons de rues 1940 ou des variations de jazz. J’ai été très impressionnée. Puis cinéma, décevant, j’ai dormi, et dîner dans un petit restaurant italien du quartier latin et verre avec un autre ami à la maison. Sa dépression chronique me bouleverse moins : je ne peux rien à faire, c’est à lui de se bouger. La tournée des popotes a continué lundi : café matinal avec ma petite soeur d’adoption, midi à deux agréable avec un ami journaliste, dîner chez mon père, visite à ma grand-mère et thé chez un proche ami avec discussion sur arendt, le rock indé et le symbolisme.

Evidemment j’ai repris en3mots, travaillé mon plan de thèse. Je vais au bureau demain, puis théâtre et baron pour un concert.

Mercredi et jeudi, ce sera Londres. Du 1ier au 4, Lisbonne et du 7 au 12 St Moritz en famille. Tout est réservé. Il ne me reste plus qu’à planifier le 31.

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