En décembre, Miami vibre au rythme de l’Art

Petite sœur de la très chic Foire d’art Contemporain de Bâle qui a lieu chaque année au mois de juin en Suisse, Art Basel Miami transforme la cité paradisiaque de Floride en Capitale mondiale du marché de l’art chaque mois de décembre. Cette année, malgré la crise, les plus grandes galeries du monde se sont donné rendez-vous à Miami du 4 au 7 décembre (VIP les 2&3 décembre). En3mots y était et vous rapporte ses impressions en rayon de soleil.

miami 250 galeries venues de 33 pays s’étaient donné rendez-vous du 4 au 7 décembre au Convention center de Miami Beach pour la 7 e édition de Art Basel Miami.

Alors qu’en Juin à Bâle, le premier étage est réservé aux galeries très contemporaines et le rez-de-chaussée montre de véritables pièces de musée, à Miami, tous les halls menant vers le même immense espace d’exposition, elles étaient toutes entremêlées, nationalités et périodes de prédilection confondues.

La taille des galeries permettait d’exposer de belles pièces d’art vidéo. Certaines étaient signées Bill Viola (chez Kukje) ou Gary Hill (chez Yang). Art Kabinett a pu livrer un mur entier à Jesús-Rafael Soto. Et Robert Miller a consacré un grand pan de mur à Lee Krasner.

Malgré des temps difficiles, à la fin de la semaine, les points rouges étaient nombreux près des œuvres, et les ventes avaient l’air d’être bonnes. Par 25 ° et dans une ambiance de vacances, l’ambiance était résolument placée sous le signe du « Pop Art ».

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On pouvait notamment voir de très nombreux Warhol (par exemple, chez Chantal Crouzel), des Baldessari (chez Marianne Goodman), des Wesselmann (chez L&M, Thaddeus Ropac etYvon Lambert), et des Picabia dernière époque chez Haas & Fuchs. Enfin, les affiches de Barbara Kruger flashaient en rouge et noir chez Jablonski (voir photo ci-dessus, Untitled).

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Dès l’entrée, chez Deitch, de très beaux portraits très figuratifs de Divas dans leurs rôles d’opéra par Fransisco Clemente donnaient le ton élégant mais festif de la foire (Ci-dessus : Nathalie Dessay en Amina). De nombreuses œuvres de Botéro parsemaient le parcours donnant à Art Basel un style replet exotique.

Kammel Mennour a mis en valeur les installations surprenantes de Shen Yuan (dont le poikilothème ci-dessous).

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La galerie berlinoise Contemporary fine arts exposait de bons Jonathan Meese et Gagosian des clichés moins connus et plus caravaggiens de l’artiste iranienne Shirin Neshat.

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Perrotin était un peu le roi de la foire et a mis à l’honneur l’artiste japonaise Aoshima avec ses sculptures de femmes mangas mutines.

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Thaddeus Ropac avait parmi ses pièces un très beau Baselitz de 2003. Kewenig a fait venir ses Boltanski et Kounellis déjà vus à la Fiac, et Lelong a connu son succès habituel avec ses sculptures de Jaume Plensa.

Nos trois traditionnelles trouvailles d’en3mots sont :

– des photos des années 1960 très violentes de Larry Clark chez Luhring Augustine

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– la politique et ludique installation dédiée à la chute de Lehman Brothers chez Vitamin

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– Et plus classiques, les personnages fuyants de l’espagnol Juan Genoves chez Malborough.

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A l’occasion de l’évènement Art Basel, Miami Beach était jonchée de tentes où de nombreuses foires off permettaient à de plus petites galeries ou à des galeries spécialisées de se faire connaître. Autour du convention center et près de la plage, « INK » présentait uniquement des œuvres sur papier. Parmi lesquelles on pouvait noter de très beaux Manolo Valdès chez Malborough graphics, et des papiers colorés de Damian Hirst chez Dranoff fine arts.

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Le long de Collins avenue, plusieurs hôtels étaient transformés en halls d’expositions. Le souriant (en rose et blanc) hôtel Catalina avait donné à chaque exposant de « Bridge » une chambre, avec un numéro, une porte, une clé et un lit autour duquel on pouvait voir les œuvres.

En face, « Art now » ne prenait qu’un seul et long couloir qui s’ouvrait en fanfare sur des photos impressionnantes de Stasys (Thomas Masters Gallery, voir ci-dessous). On pouvait aussi noter chez Soma New Art les photos nangoldiennes de Maxi Cohen, qui a surpris l’intimité de femmes dans des toilettes de lieux publics du monde entier.

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Plus triste et encaissée, « Art fair » ressemblait à une exposition de galeries locales dans un hôtel vieilli de station de ski en plein mois de juillet.

A quelques dizaines de rues plus au Nord, un tout nouveau quartier est en plein boom. Il s’étend de la 29e à la 36e rue et est connu sous le nom de « Midtown » car il s’étend le long de Midtown Boulevard.

C’est là que de nombreuses tentes ont planté leurs piquets pour abriter d’autres foires d’art contemporain au moment de Art Basel. Art Miami est la plus importante, avec de grandes galeries et des œuvres résolument contemporaines. Adam Baumgold exposait ses grands Axel Katz, et Caren Golden Fine art présentait une installation de Devorah Sperber : des bobines de fils suspendues au mur se répercutaient dans une boule de verre pour copier exactement un autoportrait de Van Gogh (voir ci-dessous, la Joconde, exxposée au Musée du design de New-York).

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En face, la Scope art fair, malgré son abord obamamanique tenait plus du pastiche (achetez une œuvre « à la manière de » pour pas trop cher) que de la création. Mais ses ailes, Art Asia et photomiami étaient très intéressantes.

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Le provoquant artiste chinois Zhang Peng a créé la stupéfaction avec ses photos ultra-violentes d’enfants chinois. En noir et blanc avec des armes ou des petites filles au visage d’ange plongées dans des baignoires de sang.

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Sur la route d’une autre foire moins intéressante, la « Red dot Fair », le Ginza tropicalia ouvrait un grand espace urbain aux skateboarders. La piste était jonchée d’œuvre d’art et l’on pouvait y déguster des sushis. Et un grand immeuble a été transformé en squat ou des œuvres et des installations s’étendent sur quatre étages.

A proximité, entre la 32 e et la 34 e rue, le centre commercial du quartier exposait les œuvres « corporate » de Britto qui a revu la décoration de l’Audi RS4.

Puis, en traversant vers le quartier du design, on trouvait sous l’autoroute, dans l’espace en plein air IM Fashion Photo, de grandes photos de mode et toute une galerie dédiée à la top model Naomi Campbell.

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Le quartier du design de Miami est autour de la 39e rue et regorge de boutiques de meubles et de décoration d’intérieur. Au coeur du quartier, Miami design regroupait des galeries du monde entier, dont Jousse entreprise pour la France. La pièce la plus convoitée était le Light Blub Chandelier de l’artiste néerlandaise Pieke Bergmans chez PriveeKollektie.

Si vous allez à Miami cet hiver, ne ratez pas la visite du Bass Museum (Dans l’escalier trône un joyau issu d’une coopération entre Botticelli et Ghirlandaio, et les deux expositions temporaires étaient très soignées : une rétrospective de l’artiste Pedro Reyes, qui joue avec la narrativité et les fins possibles d’une histoire, et une expo thématique très réussie sur des artistes contemporains russes, où l’on retrouve le collectif AES F et découvre le très poétique Leonid Tishkov qui a peint un poème pictural en photos sur une homme qui a trouvé la lune (en néon) et ne l’a plus quittés), l’exposition de photos christiques de David Lachapelle, « Jesus is my homeboy » chez Wolfgang Roth

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et les photos de Maxi Cohen chez Daniel Azoulay.

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